Tout sur l'Ostéopathie

L'origine de l'ostéopathie

L’ostéopathie fut créée à la fin du XIXe siècle par le médecin Andrew Taylor Still (1828-1917).
Né d’un père médecin et agriculteur, prêtre de l’église méthodiste, il acquit sa propre ferme et exerça la médecine tel que son père le faisait et lui avait enseigné. Pendant la guerre de Sécession, il pratiqua la médecine et la chirurgie, il disséqua de nombreux cadavres, acquérant ainsi une connaissance particulièrement poussée de l’anatomie. Homme de caractère, intéressé par la condition de l’homme, il fut partisan de l’abolition de l’esclavagisme et prôna le droit des femmes. En 1864, quatre membres de sa famille mourraient suite à une méningite. L’impuissance des médecins et des prêtres, et lui-même subissant de violents maux de tête, provoquèrent chez lui une profonde interrogation sur le fonctionnement du corps humain . C’est en 1874 que Still établit les principes de l’ostéopathie basée sur sa parfaite connaissance de l’anatomie et la physiologie du corps humain. Il s’installa à Kirksville dans le Missouri, abandonna la médecine allopathique pour se consacrer à sa démarche ostéopathique de « chercher la cause, retirer l’obstruction et laisser le remède de la nature, le sang artériel être le docteur. » En 1892, face aux succès en tant qu'ostéopathe, Still fonda la 1re école d’ostéopathie à Kirksville, l’American School of Osteopathy où on dispensa un diplôme de doctorat de médecine ostéopathique à partir de 1897. Kirskville est et restera le "Berceau de l'Ostéopathie".

Ostéopathie : Définition

À la suite d’une longue concertation entre les représentants de l’ostéopathie des différentes nations concernées, l’OMS a publié en 2010 un référentiel de l’ostéopathie. L’ostéopathie y est définie comme suit : « L’ostéopathie (également dénommée médecine ostéopathique) repose sur l’utilisation du contact manuel pour le diagnostic et le traitement. Elle prend en compte les relations entre le corps, l’esprit, la raison, la santé et la maladie. Elle place l’accent sur l’intégrité structurelle et fonctionnelle du corps et la tendance intrinsèque de l’organisme à s’auto-guérir. Les ostéopathes utilisent une grande variété de techniques thérapeutiques manuelles pour améliorer les fonctions physiologiques et/ou soutenir l’homéostasie altérées par des dysfonctions somatiques (les structures du corps), c’est à dire une altération ou une dégradation de la fonction des composantes concernées du système somatique : les structures squelettiques, articulaires, et myofasciales, ainsi que les éléments vasculaires, lymphatiques et neurologiques corrélés. Les ostéopathes utilisent leur connaissance des relations entre la structure et la fonction pour optimiser les capacités du corps à s’auto-réguler et à s’auto-guérir. Cette approche holistique de la prise en charge du patient est fondée sur le concept que l’être humain constitue une unité fonctionnelle dynamique, dans laquelle toutes les parties sont reliées entre elles. »

Quelles différences entre un Kiné et un Ostéopathe ?

Il peut être utile de savoir différencier l’ostéopathie et la kinésithérapie. Même si à travers des techniques manuelles collectées depuis des siècles, ces deux disciplines peuvent sembler similaires, elles restent différentes et complémentaires : chacune d’entre elles a sa spécificité et son intérêt. Expert en rééducation, le kinésithérapeute accompagne la cicatrisation tissulaire, physique, ainsi que la récupération et réappropriation du mouvement. Avec son approche holiste du corps, l’ostéopathie contribue à rétablir la mobilité nécessaire aux mouvements quotidiens afin de prévenir des troubles pathologiques. En ostéopathie, le patient est généralement passif. Il existe certains mouvements, positions et exercices pour lesquels il est nécessaire que ce dernier soit actif, mais cela reste marginal. Le patient reçoit un traitement adapté à son motif et laisse le professionnel lui indiquer les positions à adopter, sa façon de respirer et de se relâcher afin d’agir efficacement et dans le bon sens sur son corps. L’ostéo travaille sur la post urologie, la physiologie, le biomécanisme et la mobilité. En appliquant des mouvements grâce à des manipulations sur les structures articulaires, viscérales ou musculaires. Le spécialiste en ostéopathie travaille donc sur les interfaces des mouvements en les déformant afin d’obtenir une restauration des mobilités accompagnée d’un effet antalgique, voire neuro-vasculaire. Le kiné se concentre surtout sur le système musculo-tendineux. Dans ce cas, le patient peut être actif ou passif. Le traitement actif : le ou la patiente réalise des mouvements afin de rééduquer ou de renforcer son muscle. Le traitement passif : le patient laisse le spécialiste agir sur lui grâce à des étirements, des massages ou des ponçages de tendons. Pour consulter un ostéopathe vous n’avez pas besoin de prescription médicale. Le spécialiste en thérapie manuelle établit lui-même un diagnostic qu’il sera en mesure de vous exposer. Son rôle est de rechercher les zones de restrictions de mobilités et dysfonctionnements qui seraient la source des douleurs. Il n’a pas de rôle dans la rééducation. Le kiné quant à lui, concentre son travail sur la rééducation d’une zone anatomique. Et en général, cette consultation vient après une prescription de votre médecin généraliste.

Dans quels cas consulter un Ostéopathe ?

La maladie et la douleur, pour l'ostéopathe, sont dues à une restriction de la mobilité des tissus. Comme « la structure gouverne la fonction », une perte de mobilité a des répercussions sur le bon fonctionnement de l'organe. « En ostéopathie, on ne parle pas de choses déplacées, mais plutôt bloquées, explique Catherine Rod de Verchère, ostéopathe. Ces blocages peuvent être dus à une entorse, un choc plus ou moins récent (un coup du lapin, par exemple), une mauvaise posture au quotidien, la sédentarité ou au contraire un exercice physique intense, mais peuvent aussi remonter à beaucoup plus loin, comme les circonstances de sa naissance. » Les manipulations de l'ostéopathe ont donc pour objectif de rétablir la mobilité et la qualité de tous les types de tissus (os, articulations, muscles, viscères...) afin de retrouver un fonctionnement optimal.
Si, pour le patient, tous les gestes de l'ostéopathe tendent à se ressembler, ils sont pourtant spécifiques et constituent un vaste répertoire d'action : massages, manœuvre de décollement, pompage des réservoirs veineux, étirements... Tous ces gestes ayant un seul objectif : redonner de la mobilité au tissu avec un unique outil, les mains.
En France, la réglementation stipule que l'ostéopathie est destinée uniquement aux « troubles fonctionnels du corps humain, à l'exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, médicamenteuse ou par agents physiques ». En pratique, on peut consulter un ostéopathe en cas de lumbago, sciatique, torticolis, entorse, migraines, troubles du sommeil, stress, constipation, diarrhées chroniques, ballonnements, brûlures d'estomac, nausées, séquelles de traumatismes, hypofertilité, règles douloureuses, otites, bronchites à répétition...

Comment choisir son Ostéo ?

L’usage du titre d’ostéopathe est règlementé par l'article 5 du décret n°2007-435 qui dispose : « L'autorisation de faire usage professionnel du titre d'ostéopathe est subordonnée à l'enregistrement sans frais des diplômes, certificats, titres ou autorisations de ces professionnels auprès du directeur général de l'agence régionale de santé de leur résidence professionnelle. En cas de changement de situation professionnelle, ils en informent cette autorité. Lors de l'enregistrement, ils doivent préciser la nature des études suivies ou des diplômes leur permettant l'usage du titre d'ostéopathe et, s'ils sont professionnels de santé, les diplômes d'Etat, titres, certificats ou autorisations mentionnés au présent décret dont ils sont également titulaires Il est établi, pour chaque département, par le directeur général de l'agence régionale de santé, une liste des praticiens habilités à faire un usage de ces titres, portée à la connaissance du public ». Par conséquent tous les ostéopathes doivent se conformer à cette exigence règlementaire et faire enregistrer leur diplôme auprès de l’ARS du département d’exercice, pour faire légalement usage de leur titre professionnel et obtenir leur numéro ADELI (Automatisation DEs Listes). Tout changement de situation professionnelle, telle qu’une modification du lieu d’exercice, des coordonnées, ou en cas d’arrêt d’activité etc. doit par ailleurs être signalé à l’ARS de la région d‘exercice principal ainsi qu’à l’URSSAF. Le fichier ADELI est l'UNIQUE registre des ostéopathes exerçant en France. Il est donc exhaustif et TOUS les ostéopathes autorisés à faire usage du titre professionnel y sont répertoriés.

Comment se déroule la consultation ?

1 - L'anamnèse

Une consultation ostéopathique dure environ 45 minutes, mais cette durée peut varier selon le motif du rendez-vous. Elle se déroule en trois étapes. Au cours de la première consultation, votre ostéopathe vous posera beaucoup de questions sur vos symptômes. Ces questions ont pour objectif de comprendre quand et comment la douleur s’est présentée, la nature de la douleur, les facteurs qui l’aggravent ou la soulagent. Il peut aussi vous poser quelques questions qui peuvent sembler sans rapport avec votre problème ; toutefois, ces questions permettent à votre thérapeute d’affiner son diagnostic. L’ostéopathe va vouloir aussi connaître l’état de votre santé générale, vos activités sportives, professions, vie de famille, antécédents médicaux, blessures et maladies précédentes etc. Toutes ces informations l’aideront à s’orienter sur un certain type de traitement adapté à l’histoire de votre corps, ainsi que sur les parties du corps sur lesquelles il va devoir poser son attention. Donc ne soyez pas embarrassé par certaines chutes, maladies ou révélations, votre ostéopathe l’a probablement déjà entendu auparavant !

2 - L'examen et les test cliniques

Ensuite, votre ostéopathe va procéder à un examen ostéopathique complet. Celui-ci inclut des mouvements actifs et passifs (tels que la flexion vers l’avant, sur les côtés, bouger votre tête, lever les bras/jambes). L’examen commence habituellement avec le patient debout, assis et puis allongé. L’ostéopathie est une médicine où le seul outil est la main, donc l’examen aura également certaines techniques de palpation afin de déterminer le lieu et l’origine de votre douleur. Si nécessaire, des tests cliniques devront parfois être effectués. Il peut s’agir de tests diagnostiques, orthopédiques ou neurologiques qui aideront l’ostéopathe à mieux comprendre votre condition.

3 - Le traitement ostéopathique

À la fin de l’examen, votre ostéopathe vous expliquera ce qu’il a trouvé, ainsi que le diagnostic de votre douleur ou des symptômes. Il va alors suggérer l’approche du traitement qui sera la plus pertinente pour vous. Si vous ne comprenez pas ou que vous désiriez en savoir plus, n’hésitez pas à demander à votre ostéopathe de réexpliquer en donnant plus de détails d’anatomie ou de physiologie. Si vous êtes mal à l’aise avec les techniques suggérées, osez poser plus questions au sujet de l’objectif de la technique ou de demander un plan de traitement alternatif. Pendant le traitement, votre thérapeute peut vous demander de vous allonger sur la table, sur le côté ou sur le ventre selon la technique utilisée. Comme dit précédemment, l’ostéopathie est un traitement manuel. Il comprend des techniques de tissus mous, d’étirements, de mouvements rythmiques répétitifs, de traitements cranio-sacrées ou de manipulations. Le traitement ostéopathique est généralement indolore, mais certaines techniques sur les zones sensibles peuvent causer un inconfort. En tout état de cause, signalez l’intensité de la douleur à votre ostéopathe et il sera attentif à vous installer aussi confortablement que possible.

Comment se faire rembourser ?

L'ostéopathie est prise en charge par certaines mutuelles santé. Non reconnue par l’ordre des médecins à l’heure actuelle, cette pratique n’est pas prise en charge par la Sécurité Sociale. Il est donc recommandé de souscrire une bonne complémentaire santé qui propose le remboursement de l'ostéopathie dans la liste de ses prestations. Selon le cas, le remboursement des frais liés aux séances chez l'ostéopathe peut être partiel ou intégral.